Ces derniers mois, vous vous êtes certainement rendu compte que le grand public parle de plus en plus des crypto-monnaies. Que ça soit en bien ou en mal, le constat que nous en faisons est qu’il y a énormément d’idées reçues sur les crypto-monnaies et que ce qui manque le plus pour une adoption plus massive est la communication. Nous avons décidé de vous parler des 4 principales idées reçues qui reviennent souvent dans les conversations en dehors du bureau.
Les crypto monnaies ne sont basées sur rien, le bitcoin n’est pas une monnaie.
Pour répondre à cette critique, voyons d’abord les caractéristiques nécessaires à un actif pour devenir une monnaie ainsi qu’un moyen de paiement largement accepté. Pour devenir une réserve de valeur, un actif doit être :
- Identifiable
- Non périssable
- Difficile à contrefaire
- Facile à transporter
- Facile à stocker
- Fongible
- Divisible.
De toute évidence, le Bitcoin possède bien toutes ces caractéristiques. Un bitcoin est bien identifiable grâce à son numéro unique. Comme pour les billets de banque, chaque bitcoin est reconnaissable par son numéro unique. Par le fonctionnement même de son réseau, le bitcoin est impossible à contrefaire et à falsifier.
Pour falsifier un bitcoin, il faudrait qu’une personne possède l’équivalent en puissance informatique, de 51 % du réseau total, ce qui représente un investissement bien trop élevé et une opération bien trop difficile à mettre en place.
On peut, sans vraiment prendre de risque, dire que le bitcoin est facile à transporter et à stocker puisqu’il ne prend que quelques octets sur nos disques durs ou téléphones portables.
Le bitcoin est bien fongible, c’est-à-dire qu’il est échangeable contre un autre bitcoin de la même manière que 1 $ est échangeable avec un autre dollar.
Et enfin, le bitcoin est divisible au 100 millionièmes. C’est-à-dire que l’on peut diviser un bitcoin en 100 millions pour obtenir sa plus petite unité qui est appelée le satoshi, soit 0,0000 0001 BTC, en l’honneur de son mystérieux créateur du même nom.
Toutes ces propriétés réunies, on pourrait dire que le bitcoin à sa place dans le cercle fermé des monnaies. Mais une autre caractéristique doit être prise en compte pour qu’un moyen d’échange devienne une monnaie à part entière : elle doit inspirer confiance. Pour inspirer confiance, le bitcoin doit être en mesure d’assurer à ses utilisateurs qu’ils peuvent à tout moment échanger leurs bitcoins contre des biens et des services. Pour que le bitcoin et les crypto-monnaies deviennent des monnaies à part entière, il faut qu’elles soient adoptées par plus de monde. La jeunesse de ces monnaies est probablement leur seule faiblesse par rapport aux monnaies d’état. Ces dernières sont largement dépassées par les crypto-monnaies en termes de sécurité et de technologie.
Les crypto-monnaies servent uniquement à la criminalité
Une des idées reçues que nous entendons le plus souvent est que le bitcoin et les crypto-monnaies servent en majeure partie à alimenter les trafics en tous genres, sur le darknet notamment. Le darknet représente une toute petite partie de la criminalité globale. Le bitcoin ne peut donc, au mieux, que représenter cet usage restreint qu’est le crime sur internet.
Le moyen d’échange le plus utilisé dans le milieu criminel reste, de loin, le billet de banque qui peut être réellement intraçable et facilement blanchi par des organisations bien rodées, et ce, depuis des années.
Vous l’aurez compris, le bitcoin et les crypto-monnaies sont certes utilisés dans le milieu du crime, mais ils le sont dans une moindre proportion en rapport à l’argent fiduciaire qui est contrôlé par les gouvernements et que nous utilisons tous depuis des décennies.
Les cryptos ne sont que des moyens de paiement
Le bitcoin, comme les autres crypto-monnaies, représente uniquement l’unité de compte que les gens peuvent s’échanger. L’erreur que beaucoup font, est de voir le bitcoin comme une monnaie et rien de plus.
Le bitcoin apporte bien plus qu’une simple monnaie électronique. La technologie sur laquelle il repose, sa blockchain, est le premier moyen fiable, distribué et infalsifiable de s’échanger une valeur en se passant totalement d’intermédiaire. De plus, chaque bloc de transactions validé est inscrit de manière publique et indélébile, et génère de nouvelles unités de compte selon un calendrier fixé dans le code. Le nombre total de bitcoins émis sera à terme de 21 millions, ce qui empêchera quiconque de dévaluer la monnaie comme on peut le faire dans nos états en imprimant de la nouvelle monnaie.
Avec le bitcoin, Satoshi Nakamoto nous permet de nous passer des banques et autres institutions centralisées en nous donnant la possibilité de posséder nos actifs sur des wallet (porte-monnaie) hors ligne et de valider nos transactions entre utilisateurs. Avec le bitcoin et sa blockchain, nous sommes notre banque et nous n’avons besoin d’aucun tiers de confiance pour envoyer ou recevoir des actifs. C’est un réseau d’échange d’actifs de pairs à pairs.
Les crypto-monnaies ne sont donc pas uniquement un moyen de paiement, mais bien une nouvelle chaîne de valeurs plus sécurisée et appartenant à ses utilisateurs.
Le bitcoin consomme trop d’énergie (minage)
Comme évoqué plus haut, et contrairement aux devises fiduciaires qui sont émises et contrôlées par les banques centrales, les bitcoins ne sont gérés par aucun organisme de contrôle. Ce sont des milliers d’ordinateurs qui mettent leur puissance de calcul au service du réseau afin de vérifier toutes les transactions, puis de les ajouter au « bloc » suivant. Ce processus de validation des transactions est connu sous le nom de « minage ». Selon ce que nous entendons, le minage consommerait une grande partie de nos ressources naturelles et contribuerait au réchauffement climatique. Voilà d’où viennent les accusations souvent portées par les défenseurs de l’environnement contre les crypto-monnaies.
Il est vrai que ce système de validation des transactions demande une quantité considérable d’énergie. Cette dépense représente actuellement environ 140 TW/heure par an, ce qui équivaut à 0,6 % de la production mondiale d’électricité. Dans un fonctionnement par preuve de travail, cette dépense énergétique est inévitable pour prouver la bonne foi des mineurs. En effet, une telle dépense en énergie oblige le mineur à respecter les règles du réseau, sans quoi sa récompense ne lui serait pas remise.
Certains voient le minage des crypto-monnaies comme une opportunité de contribuer à l’équilibre environnemental de la planète. En effet, certains mineurs de bitcoins ont investi énormément dans la production d’énergie renouvelable. C’est le cas notamment en Chine ou des mineurs utilisent exclusivement de l’énergie hydro-électrique depuis plus de quatre ans. De plus en plus de grands mineurs de crypto-monnaies investissent dans l’énergie renouvelable et dans des systèmes de récupération de la chaleur produite. Cette chaleur peut servir à chauffer des habitations, des ballons d’eau, ou encore des serres pour y faire pousser des fruits et des légumes.
D’autres entreprises essayent de faire entrer le minage dans nos objets quotidiens. C’est ainsi que des fabricants vous proposeront bientôt des radiateurs capables de chauffer votre intérieur tout en validant les transactions d’une blockchain. Des projets de téléviseurs ou d’appareils électroménagers sont également en développement pour démocratiser le minage et le rendre moins gourmand en énergie.
Il est donc plus qu’évident que les mineurs de crypto-monnaies cherchent à limiter au maximum l’impact écologique de ce système et que l’écologie prend une grande place dans le développement de tous ces projets.
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