La réglementation excessive dans le secteur des crypto-monnaies a révulsé Andrea Enria, le président de l’Autorité bancaire européenne (ABE), car cela pourrait, selon lui, limiter l’innovation financière. Les activités des monnaies numériques et celles de la Blockchain évoluent à l’échelle mondiale. Les régulateurs doivent maintenir une « approche mesurée. » La semaine prochaine, l’ABE publiera une feuille de route qui définira une série de priorités pour une période de deux ans.
Réglementer et restreindre ou laisser les choses arriver
L’autorité bancaire de l’Union Européenne se penche sur la question de la réglementation des crypto-monnaies. Une réunion à la Copenhagen Business School a mis en lumière l’avis d’Andrea Enria, vendredi dernier. Bien que les monnaies virtuelles soient plus ou moins considérées comme de réelles monnaies dans tous les sens du terme, elles ne devraient pas se soumettre aux mêmes règles appliquées au système financier traditionnel.
Les fluctuations du marché dans le domaine des crypto-monnaies sont telles que ces dernières ne peuvent remplir les fonctions de la monnaie fiduciaire. Amener les entreprises Fintech dans le même cadre de supervision que les institutions financières traditionnelles serait une erreur.
Andrea Enria a souligné que l’utilisation des crypto-monnaies en tant que moyen de paiement, même au niveau international, est possible grâce à la technologie du grand livre distribué, la Blockchain. Toutefois,
« adopter une même réglementation stricte que celle appliquée aux banques risquerait d’entraîner une innovation financière excessivement contraignante, car la charge de conformité imposée aux banques n’est pas soutenable pour de jeunes pousses innovantes. »
Il est question de deux approches opposées : « la régulation et la restriction » viennent à interdire les entreprises innovantes qui ne s’inscrivent pas dans les règles. Toutefois, « l’ignorance » est enraciné dans la conviction qu’un secteur financier dynamique a besoin d’un répit pour innover.
Une approche pragmatique sur la réglementation des crypto-monnaies est d’autant plus importante dans l’élaboration des spécificités de la régulation en fonction des risques, de la clientèle et du secteur financier. « La régulation et la restriction » seraient inefficaces sur les marchés ouverts. « L’ignorance » expose le marché à des risques élevés dans les secteurs non réglementés. Chaque approche a sa limite.
Du côté de Mariya Gabriel
Mariya Gabriel, la commissaire européenne à la société et à l’économie numériques a pour sa part porté l’attention du grand public vers la nature énergivore de l’extraction (minage) des crypto-monnaies en affirmant :
Si l’énergie consommée pour cette activité est produite conformément à la loi, il n’y a aucune base légale pour l’interdire ou même la limiter . Étant donné que l’exploitation minière de la crypto-monnaie n’est pas une activité illégale, la Commission n’a mis en place aucun moyen pour la traquer, jusqu’à présent.
Toutefois, l’industrie minière des monnaies numériques est soumise à la régulation sur « l’efficacité énergétique, le secteur de l’électricité et les émissions de gaz à effet de serre » de l’Union Européenne.
Gabriel a ajouté :
Les technologies numériques ont un impact sur l’ensemble de notre économie – les citoyens et les entreprises confondus. Des technologies comme la blockchain peuvent être des éléments de changement pour les services financiers et au-delà. Nous devons créer un cadre favorable à l’innovation tout en gérant les risques et en protégeant les consommateurs.
Un choix avisé avant la réglementation venant de l’Union Européenne
« La première étape pour les régulateurs devrait être de comprendre comment les nouveaux produits et les pratiques commerciales liées aux crypto-monnaies s’intègrent dans le cadre réglementaire existant, » a déclaré Andrea Enria.
« Il ne faudrait pas imposer l’ensemble des règles sur une technologie naissante. Une discussion mature et productive entre les sociétés innovantes et les régulateurs mènera à un consensus. L’Union Européenne (UE) pourrait alors changer sa position vis-à-vis des crypto-monnaies et de la technologie Blockchain. L’UE s’exprimera à ce sujet lors de la réunion annuelle du G20. »
Pensez-vous que les réflexions d’Enria indiquent une attitude positive vis-à-vis de la crypto-monnaie en Europe ? Dites-nous cela dans la section commentaires ci-dessous.
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