Masayoshi Amamiya, le vice-gouverneur de la Banque du Japon (BOJ), aurait jeté un regard désapprobateur sur l’intronisation d’une monnaie numérique contrôlée par la banque centrale (CBDC).
La monnaie numérique ne renforce pas la politique monétaire
Lors de sa conférence de presse inaugurale au siège de la BOJ à Tokyo, le 20 mars 2018, plusieurs étudiants universitaires ont soutenu que les banques centrales pourraient « surmonter la limite inférieure de zéro des taux d’intérêt en créant des devises numériques. »
Théoriquement, elles vont permettre aux banques centrales d’encaisser plus aisément des intérêts sur les dépôts des ménages et des entreprises, ce qui les encouragerait à dépenser plutôt qu’à thésauriser.
Amamiya a remis en question cette conception, affirmant que la perception d’intérêts sur les monnaies virtuelles ne fonctionnerait que si les banques centrales retiraient les monnaies fiduciaires du système financier. Dans le cas contraire, le public continuera de convertir les monnaies numériques en argent liquide afin d’éviter de payer des intérêts.
« Pour que les banques centrales parviennent à surmonter la limite inférieure de zéro des taux d’intérêt nominaux, il faudrait qu’elles se débarrassent des liquidités de la société « , a-t-il soutenu.
Il a poursuivi en ajoutant que « se débarrasser de l’argent liquide maintenant n’est pas une de ses alternatives en tant qu’autorité financière centrale, car la monnaie fiduciaire reste la plus populaire et la plus accessible dans le pays. »
La BOJ n’a plus l’intention de lancer une crypto-monnaie
Samedi lors d’une réunion à Nagoya, Amamiya a exprimé son appréhension à l’égard des CBDC et notamment de leur utilisation.
« Le passage de la monnaie fiduciaire à la monnaie virtuelle en tant que principal moyen de paiement et de règlement est un obstacle assez élevé, » a-t-il jugé.
« Les actifs numériques sont surtout la cible des investissements spéculatifs et ne sont que très rarement utilisés comme un moyen de paiement. »
Toutefois, Amamiya a assuré que la banque considère actuellement l’émergence d’une technologie de pointe comme la crypto-monnaie dans un futur proche.
Plus tôt cette semaine, une cellule de politique fiscale japonaises a tenu une discussion visant à faciliter le mécanisme de déclaration des impôts issus des crypto-monnaies. Les intervenants ont demandé une réforme du système fiscal actuel. Espérons que les autorités compétentes iront en ce sens !
Que pensez-vous du sous-entendu du Vice gouverneur de la Banque du Japon selon laquelle les devises numériques seraient nuisibles aux systèmes monétaires actuels ? Réagissez dans la section des commentaires ci-dessous !
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