Sachant que la Blockchain permet le stockage de données personnelles en plus de ses autres fonctions, la technologie pourrait, en conséquence, tomber sous le coup du changement de la loi européenne sur la vie privée. Toutefois, il se peut qu’il y ait des problèmes de compatibilité entre les nouvelles lois et la technologie Blockchain, a souligné Washington, dans un rapport de Think Tank Coin Center.
Une nouvelle loi sur la protection de la vie privée dans l’UE
Le General Data Protection Regulation (GDPR) sera appliqué à compter du 25 mai 2018, soit deux ans après sa promulgation. Conformément à la nouvelle réglementation, si un citoyen de l’Union Européenne demande à ce que ses données personnelles soient effacées, y compris des documents provenant d’une société, celle-ci devra s’exécuter.
Toutefois, la Blockchain ne permet qu’une suppression partielle des données personnelles. Les experts ont déclaré à l’intention de The Verge : « la modification des données sur une blockchain est très difficile. » L’enseignant-chercheur de droit à Oxford, Michèle Finck, a d’ailleurs ajouté : « Si vous deviez supprimer ou modifier les données de la Blockchain pour se conformer au droit de l’GDPR sur l’amendement ou le droit à l’oubli, vous ne changeriez pas seulement ce morceau de données, mais également le hachage du bloc contenant les données et de tous les blocs suivants. »
Selon Finck, « il est indéniable d’affirmer qu’actuellement, la plupart des blockchains sont incompatibles avec le GDPR. » Elle a révélé que bien que de nombreux projets blockchains réfléchissent actuellement à la conception d’une technologie compatible GDPR, il » y a tellement des points de tension, liés aux données personnelles qui ont tendance à être oubliés. »
Ce sont les bases d’une Blockchain
Les données stockées sur la Blockchain ne peuvent être effacées, elles sont destinées à être enregistrées de façon permanente. De même, il est difficile d’arrêter chaque mouvement de transactions en Bitcoin. Andries Van Humbeeck, le cofondateur et consultant blockchain de TheLedger.be – une société belge de formation et conseil liés à la Blockchain – a déclaré à The Verge que « c’est par la conception. Ce sont les bases de la technologie Blockchain. »
Modifier un bloc reviendrait à modifier tous les blocs suivants. Van Humbeek a réitéré l’argument de Finck en affirmant : « Si vous mettez à mal un bloc de transactions, la véracité de tous les blocs de transactions devient discutable. Les blockchains gardent la trace des paiements et une fausse transaction pourrait avoir des conséquences financières pour les utilisateurs. Quand il s’agit de la Blockchain du Bitcoin, toutes les transactions en Bitcoin après ce bloc purgé, deviennent indignes de confiance, ce qui saperait le système complet. »
Les régulateurs devaient accepter que la nouvelle loi est « incompatible avec la réalité des réseaux blockchains ouverts et décentralisés, » a annoncé Jerry Brito, le directeur exécutif de Coin Center, dans un article du 5 avril dernier.
La Blockchain et le GDRP ne sont pas encore appliqués ensemble, il est encore temps de modifier l’un des deux. D’une part, les développeurs des Blockchains pourraient se tourner vers d’autres technologies rendant l’anonymisation des données personnelles. D’autre part, les juges européens pourraient éviter l’application de la nouvelle loi ou la changer de manière à ce qu’elle ne soit pas en altercation avec les fonctions fondamentales de la Blockchain, comme l’a conseillé Coin Center. Cette dernière a émis un avertissement en stipulant que les développeurs de blockchain de l’Union Européenne pourraient se heurter au résultat de la loi. Peut-être que « l’Europe se ferme à l’avenir de l’internet à son détriment. »
Que pensez-vous de la nouvelle loi de l’Union Européenne sur la protection de la vie privée se heurtant la technologie Blockchain ? Réagissez dans la section des commentaires ci-dessous pour que nous puissions connaître votre opinion.
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