Dans le dernier tournant de la géopolitique devant le sommet du G20, la Suisse a commencé à agiter le drapeau de la crypto-monnaie avec son ministre de l’économie, Johann Schneider-Ammann, en déclarant selon une traduction approximative :
« Le canton de Zoug, la Cryptovalley, a parcouru un long chemin. Là, nous pouvons acquérir de l’expérience. Si l’expérience de Zoug est positive, nous pouvons l’étendre à la nation. Par conséquent, le fait est : nous n’avons pas besoin de nous cantonner à Cryptovalley, nous devons devenir la crypto-nation. »
Crypto Valley est un écosystème des technologies relatives à blockchain et les crypto-monnaies, situé dans le canton de Zug en Suisse.
Zoug abrite un certain nombre d’entreprises utilisant blockchain, y compris la Fondation Ethereum, où elles ont trouvé le soutien des autorités locales et, apparemment, du gouvernement national.
Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un moment innovant dans le monde financier. Les crypto-monnaies font partie de la quatrième révolution industrielle. Nous examinons les possibilités qui peuvent en découler.
Pour ma part, j’essaie d’identifier les opportunités, les risques et les opportunités, et de décider : s’agit-il d’une future grosse entreprise (au sens général) avec de futurs emplois ou non? C’est pourquoi je soutiens les cercles qui s’en occupent. »
Le ministre dit qu’il est trop tôt pour réglementer les devises cryptographiques parce que les expérimentations sont encore peu nombreuses et qu’il n’est pas encore clair dans quelle direction l’innovation pourrait aller.
Dans une allusion potentielle quant à l’approche de la Suisse sur le dossier des crypto-monnaies qui sera proposé au G20 par la France et l’Allemagne, le ministre dit :
« Nous sommes qui nous sommes. Nous devons et voulons être capables de déterminer notre propre avenir. Nous faisons nos expériences et bien sûr nous faisons des comparaisons croisées avec les voisins et les concurrents éloignés. »
La Suisse n’est pas membre de l’UE, le pays conservant sa neutralité, sa souveraineté et son indépendance, ce qui explique en partie l’attrait des entreprises pour la blockchain.
Le supposé fort soutien de la France et l’Allemagne pour la crypto-monnaie semble en contradiction directe avec l’apparente répugnance de la France pour cette innovation, le ministre français déclarant à propos du bitcoin : « Je n’aime pas ça. »
Les deux pays proposeront certaineent des réglementations sévères lors du sommet du G20, potentiellement pour bloquer leurs concurrents, y compris la ville de Londres, la Suisse, la Silicon Valley et peut-être même Tokyo, mais le ministre suisse dit :
« Par-dessus tout, nous ne sommes pas naïfs : nous faisons ce que nous pouvons faire pour opérer une entreprise durable et prometteuse, avec toute l’énergie et la joie. »
Cela pourrait indiquer qu’une coordination au niveau des pays du G20 pourrait s’avérer très difficile car leurs intérêts stratégiques sont si différents en ce qui concerne cet espace, certains d’entre eux devant bénéficier d’une industrie en plein essor et de milliards d’investissements, comme la Suisse, tandis que d’autres, comme la France, sont loin derrière.
Le calendrier d’un projet de sommet cryptographique du G20 pourrait d’ailleurs être suspect. Le Royaume-Uni, qui est le seul pays d’Europe à pouvoir soutenir l’Allemagne ou la France, pourrait se trouver dans une position de faiblesse en raison de ses négociations du Brexit, mais la Grande-Bretagne a vu son industrie Fintech prospérer et en est le champion de sorte que sa fonction publique pourrait être à la hauteur de sa réputation d’intelligence.
Malheureusement, l’Amérique continue de décevoir. Trump a trouvé un avantage dans les blockchains en raison de ses promesses de soutenir l’innovation, mais son secrétaire au Trésor ne semble pas très enthousiaste sur les crypto-monnaies. Le président devrait passer en force.
Cela signifie que la position de leadership est encore à prendre. La Suisse est en lice, tout comme Londres, bien sûr, si l’on ne tient pas compte de la situation du Brexit. L’Estonie aussi, mais ils sont dans l’UE, donc sous l’égide de l’Allemagne et de la France. Le Japon est peut-être un joker à surveiller, mais il va falloir voir maintenant comment la politique relative aux crypto-monnaies va évoluer dans les prochains mois.
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